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Introduction...
Si vous aviez madame de l'imagination
En parlant de l'amour vous citeriez le nom
Du pénis arrogant qui se couvre de faste
Et à la nuit venue habite vos fantasmes.
Vous auriez pu je crois, reprendre citations,
Des nombreux adjectifs qui s’ajoutent à son nom :
Il est dur il est grand et à un pic ressemble
Au point d’en entreprendre bien souvent l’escalade.
Rien à voir je le dis avec un nez énorme
Qu’à une péninsule certains lui donnent forme,
Il est chêne solide en forêt centenaire,
Parmi la mandragore qui lui sert de bannière,
Il courbe toute tête qui veut lui ressembler,
Surtout les têt’ de nœud qu’il ne peut encaisser !
Si vous aviez madame un don d’observation
Vous verriez j’en suis sur avec quelle passion,
Il peut vous honorer si vos jouets ressemblent,
Aux reliefs interdits, des filles qui se vendent !
J’aurai voulu madame vous entendre chanter
Les mérites et la gloire d’un pénis naufragé,
Dans les marées énormes qu’il a su provoquer,
Au moment où vos sens ne pouviez contrôler !
Sachez montrer madame un peu de compassion
Pour les nones discrètes qui n’ont pas l’occasion,
Mais voudraient bien sonner, matines et l’angélus,
Tout en redonnant vie, au plus gros des jésus.
Je vous en prie madame, trouvez-lui d’autres noms,
Flatteurs de préférences mais sans faire de sermon,
Méritant beaucoup mieux qu’un adjectif vulgaire
N’étant pas simple aiguille, mais honorable glaive.
A devoir comparer, faites un petit effort
Souvenez-vous du temps où vous lui donniez tort
De vous importuner quand votre mal de tête,
N’était en vérité que mensonge et prétexte.
Mais oui, je vous en prie, parlez-lui donc d’amour,
Dites-lui qu’aujourd’hui est bien un autre jour,
Et qu’il faut oublier le dieu de l’adultère
Que vous avez chéri, aux creux de vos cratères !
Dites-lui qu’il est grand, dites-lui qu’il est beau
Qu’il est le plus vaillant pour monter aux créneaux,
Et que sa gloriole est une qualité
Sur son champ de bataille dés qu’il est alité.
Faut-il encore madame que je vous encourage
A faire un pas vers moi qui ne fais point barrage,
Car à pénis goûteux faut une fine bouche,
Qui veut bien s’exprimer, dans le fond de ma couche.
Regardez donc madame, comme il vous tend les bras
Je sais… il n’en a qu’un, mais vous l’offre déjà,
Comme un gladiateur à la fin d’un combat,
Pour gagner votre cœur… et vos bien beaux appâts !
Faites-en un enfant, redonnez-lui jeunesse
Caressez-le encore, devenez sa maîtresse
Jusqu’à le voir pleurer face à votre tendresse
Et s’il verse des larmes ...ce n’est point de tristesse !
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Voilà, j’aurais aimé, vous entendre le dire
Mais face à vos silences, j’ai préféré l’écrire .
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Elie Boissin
Textes protégés par la Société des Gens de Lettres / Paris
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